Mon coeur solitaire s'enrhume parfois lorsqu'il verse ses dernières larmes. Mon propre point final le morcelle, il m'arrive encore d'avoir mal. Mon corps tout entier te rejette et te respire. Je ne te cherche plus, mes yeux restent figés sur lui, droit devant, fiers d'avancer seuls. Les tiens, à toi, se sont éteints et ton manque d'intérêt pour mes silences me conforte dans mon oubli. Je ne veux plus de ces souffrances interminables, de ton fantôme manipulateur, de ma provocation vaine. Il ne faut pas jouer avec le feu. Alors tu vois, moi aussi je m'endors, je m'égare et nous mets aux oubliettes.

Il faudra que tu me pardonnes souvent tu sais, je n'aime que les belles histoires. J'aime les orages, les tempêtes, les raz de marée, les brise-le coeur, les retrouvailles glacées, les moments de bonheur perdus, perdus entre mille déchirures, la peur au ventre, les noeuds qui se tordent dans l'estomac, l'insécurité, l'instabilité, la fuite, les baisés-volés, profiter, détruire, reconstruire, le coeur qui implose... la bêtise. Je suis un volcan, si tôt calme, si tôt en alarme. C'est le seul moyen de me garder, le seul moyen de me détruire. Me détruire pour mieux me garder.
 

 

 
http://www.youtube.com/watch?v=gHhmir7uSic

Je ressens comme l'inaccessible besoin d'exprimer cette multitude d'idées et de sentiments, une force surpuissante qui me pousse au gouffre, qui m'aspire, qui m'aspire, et à laquelle je ne parviens pas à échapper. Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes tourments, toujours la même euphorie. Les yeux qui s'embrument et le coeur qui explose, et pour quoi ? Pour rien. Sans raison. Je me bats contre du vide, je me bats contre moi-même. Contre mon incapacité à prendre des décisions. A rester stoïque devant ma vie qui défile, comme un mauvais film sur une jolie bande-son. Seule avec mes rêves dans lesquels je me suis perdue depuis longtemps, seule avec les autres, qui tournent, qui vivent, qui veulent me faire vivre. Je préfère ma douleur d'inertie à celle trop intense de mon coeur qui explose. J'aime croire que je ne suis pas faite pour ça plutôt qu'avouer que j'étouffe avec mes sentiments décuplés.
Alors je refuse.

 

J'aurais aimé ce soir me jeter sur les mots publics de mon cowblog. Je n'arrive plus à écrire ici, pas pour l'instant. J'oscille entre bonheur absolu et déprime de printemps : c'est les giboulés de mars dans mon crâne. Ca tombe bien. J'ai vécu à toute allure ces dernières semaines, avec l'Angleterre, ça m'a fait du bien. A mon dos beaucoup moins.
J'ai le coeur percé. Tout l'amour qu'on me donne, je l'abandonne.
C'est tout ce que je sais.
 

Plus le temps de rien, entre Rennes et bientôt l'Angleterre, je n'ai plus une minute à moi pour venir écrire un long texte soporifique. Le pire est, je crois, que je n'ai plus le temps de voir personne, la liste s'éternise. Et ça risque d'être comme ça jusqu'à septembre prochain, enjoy.

Je me retrouve fort surprise d'une telle différence entre mon "paraître" et mon "être". Que peut-il bien leur passer par la tête ? J'ai mis tellement de coeur à corrompre le sens du mot "engagement" que j'ai l'impression d'être attaquée. Ils veulent me faire mourir. Ils veulent m'emprisonner dans une affection sans valeur, ou peut-être en a-t-elle, qu'importe, une fois enchaînée plus rien ne vaut la peine. C'en serait presque pathologique. Et malgré ma colère incohérente avec les désirs conventionnels des humains, malgré la chance que je devrais aduler, je persiste dans mon entêtement incontrôlable : non, vous n'aurez pas ma liberté comme ça. Quelle liberté, Sarah, laquelle hein ? Alors malgré toutes mes peurs, je me réjouis  de paraître si aimante et si facile à vivre. S'ils savaient !

 

Je vais bien. Trois mots simples, certes, mais que je peux enfin affirmer ce matin (oui il est 15h, c'est le matin quoi !). Des images de cette nuit défilent, ni dans l'ordre ni très nettes. Il parait pourtant que dans mon brouillard alcoolisé je suis devenue lucide. Je suis devenue méchante aussi. J'ai pleuré comme une épave sur le trottoir quand j'ai raccroché. 3 larmes. En vacillant je suis retournée danser, le coeur soulagé. Et j'ai oublié.
Je n'ai pas franchement conscience de ce que je suis en train d'écrire actuellement. Je viens de me souvenir que c'est la st valentin et je sens une multitude d'articles foireux arriver sur cowblog, entre les amoureux niais et les désespérés. Jouissance totale pour moi.
Tout ce que je sais, c'est que je vais aller dormir.

Les minutes sont précieuses ces derniers temps, et au risque d'être épouvanté(e), il ne vaut pourtant mieux pas compter le nombre d'heures que j'ai fait cette semaine. Sous un ciel menaçant et glacial qui plus est, dieu merci la neige ne reste jamais trop longtemps. Les vacances qui arrivent demain étaient censées ressembler à une délivrance et une cure de sommeil : je ris d'avoir cru à une telle ineptie. Bossons jusqu'à en mourir les enfants. Avec plus de sincérité, j'avoue enfin trembler de peur à l'idée de quitter toutes ces têtes familières pour aller vivre ma vie de solitaire téméraire. Je hais les adieux. Mes sensibleries me feraient presque pleurer les gens que je n'aime pas. Qu'importe, je rentre à l'Oïkos mardi ! Euphorie.