Quelques instants magiques qui s'estompent en trente seconde à peine, le temps d'un départ qui laisse la maison vide. Le temps d'un départ elle en emmène d'autres avec elle. J'y ai cru trop vite. Les sentiments sont une réorientation permanente à laquelle on ne s'habitue pas. Je me lasse de tous ces hommes absents qui essayent de bien faire et qui se méprennent sans cesse. De ma putain de vie qui revient encore malgré tous les efforts.
J'ai le cafard. Et je ne sais plus à qui parler.


 

et scorpions seul me sauve.

Est ce que ça ressemble à ça ? J'aimerais bien. Je vois déjà le tableau, ce chemin sans fin, sombre, la fumée blanche, le calme et pas l'ombre d'une crainte. Loin de ces gens répugnants, qui mangent alors qu'ils débordent de graisse, qui toussent sur les autres, qui parlent trop fort, qui ne savent rien, rien. Je n'aurais pas peur je promets si ça ressemble à ça, et au fond à quoi bon avoir peur de l'inévitable ? On aura beau se débattre, marquer les gens, n'être important pour personne, aimer la vie... le néant ça nous aspire. Ce n'est pas la première fois que je me pose cette question. On est dur envers l'homme, de lui infliger tous ces tourments. Mais il les surmonte à merveille, et bien qu'il soit répugnant, qu'il est beau lorsqu'il est vaincu.

On triche, j'admets : je triche ici. On tente au mieux de montrer une vie enviable, l'apparence est primordiale. La vie des autres c'est toujours plus intéressant, ça parait toujours mieux. Je n'en suis plus si sure. C'est tellement facile, trop facile, un joli masque un grand sourire et paf : "regardez comme ça vaut le coup d'être moi". Mais où va-t-on ?...

Je crois qu'on en a oublié l'essentiel.
J'ai oublié l'essentiel.